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Carcinomes Hépatocellulaires
(cancer primitif du foie)


Épidémiologie - Facteurs de risque

Le carcinome hépatocellulaire (CHC) représente plus de 90% des tumeurs primitives du foie et représente à ce titre un problème majeur de santé publique. Il s'agit du 6ème cancer le plus fréquent mondialement (800 000 nouveaux cas par an, dont 80% dans les pays en développement) et de la 2ème cause de mortalité par cancer (750 000 décès par an dans le monde).

Dans 90% des cas, le CHC se développe dans un contexte de maladie chronique du foie (hépatite chronique et/ou cirrhose), qui peut être causés par des virus (virus de l'hépatite B, virus de l'hépatite C), des causes métabolique (alcool, syndrome métabolique associé à l'obésité et au diabète), ou des maladies génétiques (par exemple l'hémochromatose). D'autres facteurs, comme le tabagisme ou l'exposition à l'aflatoxine B dans les pays en développement, contribuent aussi à la survenue du CHC. L'incidence des CHC est la plus élevée en Asie du Sud-Est et en Afrique centrale, où la prévalence endémique du virus de l'hépatite B est responsable de 70% des cas.

L'incidence du CHC est en augmentation partout dans le monde, en particulier en Europe et aux Etats Unis, du fait des infections par le virus de l'hépatite C et de l'épidémie d'obésité et de syndromes métaboliques associés à la stéato-hépatite non alcoolique (non-alcoholic steatohepatitis, NASH).

Diagnostic - Symptômes

Le CHC peut être découvert dans différentes situations, comme à l'occasion d'un dépistage systématique dans le cadre du suivi d'une maladie chronique du foie, de symptômes digestifs comme des douleurs abdominales, de la palpation d'une masse hépatique, d'un amaigrissement ou de perturbations du bilan biologique hépatique. La maladie chronique du foie et/ou la cirrhose sont malheureusement fréquemment diagnostiquées en même temps que le CHC.

Le diagnostic du CHC repose sur des techniques d'imagerie (radiologie) non invasives, incluant le scanner ou l'imagerie par résonance magnétique (IRM) hépatique avec injection de produit de contraste en cas d'association à une cirrhose. Le CHC se présente habituellement sous la forme d'une tumeur située à l'intérieur du foie et richement vascularisée. Le diagnostic de CHC est également souvent posé par l'examen d'une biopsie du foie lorsque l'imagerie est atypique et/ou en l'absence de cirrhose.

Traitements

Le CHC est une maladie complexe, dont le pronostic et l'indication thérapeutique sont sous l'influence de multiples paramètres: fonction hépatique, stade du cancer et état général du patient.

La classification des CHC en stades BCLC (Barcelona-Clinic Liver Cancer) permet de poser les indications de traitement. Les traitements curatifs sont proposés aux patients aux stades les plus précoces (BCLC 0 ou A) : résection chirurgicale, ablation percutanée et/ou transplantation hépatique. Plus de 70% des patients présentent un cancer non opérable (BCLC B ou C) nécessitent une chimioembolisation, une radioembolisation ou des traitements chimiothérapiques systémiques. Le CHC fait partie des cancers les plus chimiorésistants et l'utilisation d'agents cytotoxiques est fréquemment limité par la mauvaise fonction hépatique qui augmente leur toxicité. Au stade BCLC C, seuls les antiangiogéniques (sorafenib) ont montré un bénéfice modeste en termes de survie, avec des effets indésirables pouvant rendre difficile leur administration en cas de fonction hépatique altérée. Des résultats encourageants ont été observés avec certaines immunothérapies, qui sont actuellement en cours d'exploration.